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L'éco-score textile : vers une mesure objective des impacts environnementaux dans l'industrie de la mode ?

AUTEUR
Guillaume Leblond

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La polémique sur l’impact écologique de l’ultra-fast fashion (Shein,Teemu…) nous rappelle que l'industrie textile représente l'un des secteurs les plus polluants au monde ! Ce secteur est responsable au moins de 8 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de 20 % de la pollution de l'eau industrielle selon Earth Org.

Face à cette urgence écologique, la France introduit l'éco-score textile, un dispositif d'affichage environnemental visant à quantifier de manière objective et transparente les impacts des vêtements sur l'environnement. À compter d’octobre 2025, date d'entrée en vigueur, cet affichage devient obligatoire pour les marques qui communiquent déjà un autre score environnemental (par exemple, un label privé ou une note interne), tandis qu'il reste volontaire pour les autres, avec la possibilité pour des tiers de calculer des scores par défaut à partir d'octobre 2026 (source). Cette situation un peu particulière est liée aux discussions menées en parallèle avec la Commission Européenne, qui travaille de son côté sur une norme au niveau européen (cf infra). Ce système, également connu sous le nom de « coût environnemental », est censé répondre à la demande croissante de mesures quantitatives pour guider les consommateurs et inciter les entreprises à l'éco-conception.

Le hasard des rencontres et des écosystèmes a fait que nous avons parmi nos enseignants un certain nombre de professionnels du textile et du Luxe (des groupes Chanel et Hermès notamment). Nous sommes donc à l’écoute particulière de ces sujets qui seront abordés notamment, dans le cadre du MSc Développement Durable et Performance Globale, Financière et ESG de l'Institut d'Économie Durable, dans différents cours (UE 2 Durabilité & Offre, Durabilité & Achats, UE4 Mesurer la performance environnementale d'un produit ou service)

La méthodologie de l'éco-score : une approche quantitative basée sur l'analyse du cycle de vie

L'éco-score textile repose sur l'outil Écobalyse, développé par l'Ademe (Agence de la transition écologique) en collaboration avec le Ministère de la Transition Écologique. Ce système calcule un score unique en « points d'impact environnemental », allant de 0 à l'infini, où un score plus élevé indique un impact plus important. Contrairement à des labels qualitatifs, cette mesure est objective et quantitative, en s'appuyant sur une analyse du cycle de vie complet du produit : des matières premières à la fin de vie, en passant par la transformation, le transport, l'usage et le recyclage.

Le calcul intègre 16 indicateurs issus de la méthodologie européenne Product Environmental Footprint (PEF), adaptés au secteur textile. Parmi les impacts évalués figurent les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'eau, l'utilisation de ressources fossiles, la pollution aquatique (eutrophisation et écotoxicité), les rejets de microplastiques et l'impact sur la biodiversité. Des pondérations spécifiques renforcent la pertinence pour le textile, comme un double poids pour l'écotoxicité des eaux douces. Un coefficient de durabilité modifie le score en fonction des pratiques des marques : incitations à la réparation, choix de matériaux durables ou volume de production, pénalisant ainsi l'ultra-fast fashion via un système de bonus-malus intégré au calcul.

En cas de données manquantes, le système applique les « pires hypothèses » pour encourager la transparence des entreprises. L'affichage, sous forme de nombre de points, doit être visible en magasin ou en ligne, avec une taille au moins équivalente à tout autre score environnemental communiqué par la marque. Cette approche quantitative permet des comparaisons inter-produits, favorisant des choix éclairés (source).

Pertinence du dispositif : atouts et limites 

L'éco-score textile est pertinent car il fournit une mesure synthétique et scientifiquement fondée des impacts environnementaux, répondant à l'impératif de limiter le greenwashing et d'infléchir les comportements des consommateurs et des producteurs. En quantifiant les effets cumulés, il incite à l'éco-conception : les marques vertueuses peuvent valoriser un faible score pour justifier un positionnement premium, tandis que les acteurs de la fast fashion sont pénalisés. Des associations soulignent son rôle dans la pédagogie et la transformation du secteur, en rendant comparable l'impact global.

Cependant, des critiques émergent sur sa robustesse. Bien que basé sur le PEF, il diverge par ses adaptations (pondérations, inclusion des microplastiques et de l'export de déchets hors UE), ce qui pourrait compliquer les comparaisons européennes, même si la France a notifié ces adaptations à la Commission européenne pour validation. Le caractère volontaire initial risque de limiter son adoption, bien que rendu obligatoire en cas d'affichage d'un autre score. De plus, l'absence d'indicateurs sociaux ou sanitaires est un manque. Malgré ces limites, le dispositif est vu comme un pas vers une économie circulaire, en lien avec des débats publics sur un potentiel bonus-malus fiscal contre la fast fashion, bien que cette mesure ne soit pas encore actée dans la loi actuelle.

Comparaison avec d'autres initiatives similaires

L'éco-score se distingue des labels traditionnels par sa nature quantitative, contrairement à des certifications qualitatives comme GOTS (Global Organic Textile Standard), qui se concentre sur les fibres biologiques et les conditions sociales sans agrégat numérique, ou Oeko-Tex, axé sur l'absence de substances nocives. Des initiatives privées évaluent la transparence et les impacts, mais manquent d'harmonisation officielle.

À l'échelle européenne, il complète le PEF et ses règles sectorielles (PEFCR Apparel & Footwear), qui utilisent 16 indicateurs similaires mais sans modulation pour la durabilité des marques ni inclusion directe des microplastiques dans le score principal. Le PEF, référence pour le Digital Product Passport (DPP) et l'Ecodesign for Sustainable Products Regulation (ESPR), vise une harmonisation UE, mais est critiqué pour favoriser les synthétiques et ignorer la fast fashion. L'éco-score enrichit ainsi le cadre européen en intégrant des aspects locaux comme l'export de déchets, potentiellement inspirant une convergence future.

Liens avec les réglementations nationales et européennes

En France, l'éco-score découle de la loi AGEC (2020) pour la transparence et de la loi Climat et Résilience (2021), issue des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, rendant l'affichage potentiellement obligatoire dès 2025 pour les grandes entreprises. Il s'aligne sur l'obligation d'indiquer l'origine des fibres et s'intègre à la régulation de la fast fashion via des mécanismes comme le bonus-malus dans le calcul du score.

Au niveau européen, validé par la Commission en mai 2025 suite à la notification française, il dialogue avec la EU Textile Strategy (2022), qui priorise la durabilité et le recyclage, et prépare le terrain pour l'ESPR et le DPP, où le PEF est méthode de référence (source). La Green Claims Directive et la CSRD renforcent la fiabilité des déclarations environnementales, rendant l'éco-score un outil compatible pour le reporting durabilité. Toutefois, ses divergences avec le PEF semblent poser un risque de dualité réglementaire post-2026 (source) ! Le sujet de la compatibilité de ces réglementations sera évoqué au sein de l’UE 02 du MSc de l’IED.

Conclusion

L'éco-score textile marque une avancée significative vers une mesure objective et quantitative des impacts environnementaux dans la mode, favorisant la transparence et l'innovation. Sa pertinence réside dans sa capacité à transformer l'offre et la demande, malgré des critiques sur son volontariat et ses limites sociales. Comparé à des initiatives comme le PEF ou des labels sectoriels, il offre une approche adaptée au contexte français, en harmonie avec les réglementations UE. Pour les entreprises et consommateurs, il représente un levier essentiel pour une consommation responsable, appelant à une adoption rapide et une évolution vers une norme européenne unifiée. À mesure que le dispositif se déploie, son impact sur la réduction des émissions et des déchets textiles sera à suivre, contribuant à une industrie plus durable.

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